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Interview du parrain de l’édition 2020 : Sylvain ZAFFARONI

Sylvain Zaffaroni, parrain du concours pour la 2ème année consécutive !

Pour cette 9ème édition du concours de l'innovation agroalimentaire des Hauts-de-France : FOOD CREATIV, Sylvain Zaffaroni nous fait l'honneur d'être le parrain pour la deuxième année consécutive.

Expert en tendances et innovations alimentaires, Sylvain Zaffaroni est également le co-fondateur de Happy Feed mais aussi du blog Pour Nourrir Demain, tous deux aux côtés de Marion Mashhady. Fort de son intérêt pour l'alimentation de demain, c'est avec grand plaisir que nous le retrouvons autour d'une interview.

1. Vous étiez notre parrain lors de la précédente édition du concours et nous sommes ravis de vous voir tenir ce rôle cette année encore, pourquoi avez-vous accepté à nouveau notre invitation ?
Sylvain Zaffaroni : La qualité de l'organisation et la pertinence des marques et produits sélectionnés font, selon moi, de FOOD CREATIV un des meilleurs concours d'innovations de produits alimentaires en France. Les dégustations, les rencontres avec les autres membres du jury, les échanges se font dans une convivialité et une efficacité qui sont des valeurs fortes de Pour nourrir demain. Alors je n'ai pas hésité une seconde quand vous m'avez demandé d'être le parrain une seconde fois !
2. Que retenez-vous de votre expérience lors de l’édition 2018 ?

S. Z : Ce que j'ai apprécié en premier lieu, c'est la richesse du jury (influenceur, distributeur, chef...) avec des visions parfois très différentes de ce qu'est "un bon produit" et ce sont ces différences qui apportent une vraie légitimité au concours car les produits sélectionnés sont à forts potentiels. Il suffit de suivre l'actualité des gagnants comme Les petites pousses, So'Nigiri ou l'Ail noir pour confirmer que nos choix étaient plutôt réussis.

Ensuite c'est l'accueil, l'organisation et les échanges avec des personnes passionnées qui ont envie vraiment de faire bouger les lignes qui ont fait, du concours 2018, un moment inoubliable pour moi.

3. Nous venons de traverser une période inédite, selon vous, quelles vont être les conséquences/modifications des habitudes alimentaires des français suite au confinement et au déconfinement (sur le moyen et le long terme) ?

S.Z : Effectivement, au delà de la phase de « panique » des premiers jours qui a engendré l'afflux de nombreux consommateurs dans les supermarchés à la recherche de produits « basiques » (farine, beurre, œufs, yaourts...), les français se sont ensuite adaptés à leur condition d'enfermement temporaire et ont acquis durant les semaines suivantes de nouvelles habitudes qui resteront probablement à long terme dans nos façons de consommer.

L'obligation du "fait maison" a eu un impact fort pour les consommateurs confinés. Avec l'arrivée de nouveaux repas à la maison suite à la fermeture des restaurants et l'arrêt des cantines scolaires et d'entreprises, il a bien fallu résoudre la problématique de se nourrir quotidiennement, soi-même et souvent aussi sa famille avec un accès restreint aux matières premières et avec, souvent, des budgets réduits.

Ensuite c'est le retour à "tous autour de la table" pour beaucoup de familles. Le confinement a engendré, de fait, un rapprochement de cercles familiaux pour beaucoup d'entre nous et les repas sont devenus le moment d'échanges rassurants. Cette nouvelle habitude va à l'encontre de celles qui se démocratisaient avant le confinement : de plus en plus de repas devant l'écran, des repas qui durent moins longtemps, des repas remplacés par du snacking...

Enfin c'est un renforcement d'une alimentation qui s'engage. Tendance déjà forte avant la crise, la notion d’engagement vis-à-vis des produits consommés ressort encore plus renforcée pendant le confinement. Tout d'abord un engagement vers la qualité des produits, vers une alimentation plus saine et équilibrée à travers des achats et des recettes de produits bruts, le plus local possible (on a désormais peur de ce qui vient de l'étranger) et le plus bénéfique à la santé (pour se battre contre le virus).

4. Qu’espérez-vous découvrir comme produits ou services cette année aux vues des tendances actuelles du secteur agroalimentaire ? Avez-vous des attentes, des envies particulières ?

S.Z : Dans cette actualité de post-confinement, les attentes sont spécifiques à ce qui s'est passé ces derniers mois. Nous recherchons des produits ou services qui vont à l'essentiel, moins de transformation possible pour continuer à avoir une simplicité d'usage et de réassurance de leurs origines. Cela veut dire concrètement des produits plus locaux et plus faciles à cuisiner ou à déguster.

5. Auriez-vous un ou des conseils à donner à nos entreprises régionales ?

S.Z : La notion de région, de local a de plus en plus de puissance face aux consommateurs qui ont besoin d'être rassuré par l'origine de leurs achats et qui vont avoir de plus en plus de frein par rapport aux productions étrangères. Il faut donc assumer fortement cet ancrage local tout en ayant une vraie stratégie nationale.

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© Photo : Sylvain Zaffaroni